LYCEE HENRI IV- PREPAS 2012 / 2013
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Euthanasie et suicide assisté

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Message  Psychose Dim 22 Juil - 18:34

Bonjour.

Je viens de regarder le film You don't know Jack sur le célèbre Dr. Death (film que je recommande à tous, ne serait-ce que pour la stimulation intellectuelle suscitée), les problèmes concernant l'euthanasie et le suicide assisté (le suicide en général) m'interpellent profondément, pour des raisons morales, des raisons personnelles et des raisons logiques ; "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide", écrivait Camus. Aussi j'aimerais recueillir vos points de vue sur l'euthanasie, quelle que soit la forme de vos interventions (courtes ou longues, structurées ou en vrac, argumentées ou pas...) et quelle que soit la nature de vos convictions (favorables ou défavorables ou n'importe quel niveau sur ce spectre, fondées philosophiquement, émotionnellement, religieusement, arbitrairement ou quoi que ce soit d'autre...). Par ailleurs, si vous connaissez de bons ouvrages sur le sujet ou des bons films, je vous remercie en avance pour en donner les références.

Je propose des questions à titre de lancer des pistes de réflexion (ne pas s'y limiter). Faut-il légaliser l'euthanasie ou le suicide assisté ? sous quelles conditions ? pourquoi ? Quel est ou quels sont les problèmes soulevés par l'euthanasie ou le suicide assisté ? comment les traitez-vous ?

Comme il ne serait vraisemblablement pas soutenable d'inaugurer ce fil sans contribuer un peu au sujet -- même si je préfère toujours l'abstention --, je soumets quelques réflexions à la lecture, en grillant à peu près cent cinquante étapes à chaque fois (ce qui augmente considérablement mes sources d'erreurs).

Il me semble que le premier problème de l'euthanasie est celui de sa définition dans le langage (sa définition juridique est un autre problème qui concerne principalement la forme des lois -- je rappelle que le terme n'est pas défini dans la Constitution Française). Y a-t-il réellement une bonne mort ? Ou bien n'est-ce qu'une question de morts plus souhaitables que d'autres, et, par suite, meilleures que d'autres ? Dans ce cas peut-on dire d'une mort qu'elle est plus souhaitable qu'une autre ? Si ce n'était pas le cas, du moins subjectivement et pour certaines personnes en particulier, alors il n'y aurait pas de questions sur l'euthanasie. Par conséquent il existe des personnes pour qui une certaine mort est plus souhaitable qu'une autre, et celle-ci revêt, dans la pratique de l'euthanasie, le caractère suivant : elle offre moins de souffrances qu'une autre, elle lui est donc préférable. L'euthanasie, à défaut d'être une bonne mort, désigne donc vraisemblablement la meilleure mort possible dans des conditions données. C'est la question de savoir ce qui est meilleur dans la mort qui pose problème. Je crois que, la mort étant un procédé proprement subjectif qui ne peut pas être appréhendé par autrui, même si celui-ci fait l'expérience de la mort imminente (puisque la mort imminente n'est qu'un simulâcre de la réelle expérience d'imminence avec la mort), le pouvoir de décision sur la meilleure façon de rencontrer la mort repose sur le sujet qui se pose la question du choix de sa mort en raison de souffrances aiguës insoutenables qui font qu'il juge de la mort qu'elle peut être préférable à la vie.

Ce dernier point appelle deux problèmes : d'une part, est-il possible de concevoir que la mort est préférable à la vie ? Autre question problématique en raison du caractère essentiellement subjectif du mourir et du caractère essentiellement insaisissable de la mort, qui me fait penser que la décision revient au malade. D'autre part, la personne qui se pose les questions du choix de mourir et du choix de sa mort est-elle réellement libre, a-t-elle réellement un choix ou n'est-ce qu'une contrainte psychique imposée par lui sur lui en raison de sa condition ? Empiriquement on pourrait juger de cela en faisant appel à des déterminations psychologiques cas par cas, mais, a priori, la question reste problématique puisqu'elle est récursive, le choix ayant pour objet la personne qui choisit. L'euthanasie ou, du moins, le suicide assisté (même si les deux ne se situent pas exactement sur la même échelle) seraient permis si la vie d'une personne n'engageait qu'elle ; comme ces méthodes ne sont pas permises, c'est que la vie d'une personne n'engage pas qu'elle : on imagine donc l'engagement des proches en tant que ceux-ci peuvent souffrir d'une mort d'un être aimé plus que d'une autre, l'engagement de l'état en tant que celui-ci encadre la mort de ces citoyens, ce qui appelle fondamentalement l'engagement de la loi morale en tant que telle, et si elle admet ou non la réalisation du désir de mort. Il s'agit de délier ce problème en attaquant le problème de la possibilité de comparer la valeur morale de la vie avec la valeur morale de la mort ; il me semble que l'impératif catégorique protège non la vie en soi, mais la liberté, qui en est certes la condition d'existence (c'est bien là le problème), et que le choix de la mort par un être libre doit être respecté. Mais il y a là antinomie... Outre cela, un fondement différent de la morale qui mène à prôner la vie coûte que coûte, comme dans certains systèmes religieux, résout le problème pour la personne qui possède ces convictions mais ne le résout pas universellement et apodictiquement, si tant est qu'il est possible de fournir une solution apodictique.

Il y a ensuite le problème de la souffrance supposée chez un malade incapable de rendre compte de son état : faut-il abréger les souffrances d'une personne qu'on lui attribue en vertu de ce qui paraît être sans pouvoir obtenir son consentement ? Car le choix de l'abstention est tout de même un choix, et il faut s'assurer de faire le bon choix si on ne peut pas montrer qu'il n'existe pas de bon choix. Une solution particulière concerne la situation particulière où une personne, avant de tomber dans, par exemple, un coma, décrète vouloir l'euthanasie dans le cas d'un coma déclaré médicalement comme étant irréversible. Alors, il me semble qu'il faille respecter ce choix ; cependant est-il réellement valable à partir du moment où un coma est irréversible ? cela signifie qu'un coma irréversible est analogue à la mort ? Questions auxquelles je n'ai pas du tout réfléchi.

À vous.

Psychose.
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Message  jeannono Lun 23 Juil - 13:44

Psychose,
Quel sujet bien sérieux pour des vacances d'été... mais un sujet il est vrai troublant et passionnant. La thématique de l'euthanasie et du suicide assisté sont de vraies thématiques de société dont on débat malheureusement trop peu en France.
Je peux simplement te faire deux réponses :
-La première est une conviction personnelle. Au delà de toute croyance religieuse, je n'aime pas cette idée qui consiste à penser qu'il est possible pour un Homme d'abréger sa vie. En effet si l'on considère que "si la douleur est un mal, il n'en résulte pas que toute douleur soit un mal", de fait certaines souffrances, douleurs sont nécessaires, du moins, obligées pour atteindre peut-être pour la suite un bonheur certain. Je ne sais pas si tu vois où je veux en venir, mais pour moi ce qui est impératif c'est que l'abrègement de la vie ne soit uniquement considérée que dans l'optique où la vie de l'individu est clairement et objectivement reconnue comme condamnée dans un futur proche.
Dès lors toute l'ambiguité repose sur le clairement et objectivement reconnue. Par qui, par quoi ? etc.
- la deuxième est une constatation. La pratique de l'euthanasie est bien plus fréquente que ce qui est dit communément. La législation à travers la loi leonetti a fait d'importants progrès reconnaissant le droit à chacun de demander aux médecins dans le cas de maladies incurables de ne pas faire d'acharnement thérapeutique. Néanmoins à aucun moment cette loi reconnait le droit d'abréger la vie d'un malade activement, disons plutôt qu'elle le laisse dépérir tout en lui permettant le recours aux soins palliatifs évitant ainsi une douleur trop grande.
Je suis un pragmatique, si la pratique de l'euthanasie active existe, il ne sert à rien, à mon avis, de vouloir nier la réalité et de fermer les yeux à cause de quelques préceptes moraux...

De fait avec ces deux éléments de réponse je peux te proposer certaines pistes de réflexion .Cependant il faut qu'on soit bien d'accord sur les termes du sujet. Parlons-nous d'euthanasie ou de suicide assisté ?
Ces deux expressions sont souvent associées alors qu'elles ne désignent pas exactement la même chose. En effet le suicide assisté ne nécessite pas d'action du médecin puisqu'il consiste uniquement à la mise à la disposition de moyens de mort que le patient, lui même, et lui seul, ingère. De fait on ne suicide pas quelqu'un, on n'intervient pas. Il y a ici des avantages certains, le médecin ne se retrouve pas en porte à faux avec le serment d'Hippocrate ("je ne provoquerai jamais la mort délibérément.), de plus il permet de s'assurer que le patient est bien conscient et responsable de son choix puisque c'est lui qui jusqu'au bout est libre de se suicider ou non.
Le principal problème au suicide assisté c'est justement qu'il suppose que la personne soit consciente, et saine d'esprit.
L'euthanasie,quant à elle, implique que l'acte soit commis par quelqu'un d'extérieur. De fait la différence entre homicide et euthanasie même si elle existe est très ténue... De plus elle oppose directement le médecin au serment d'Hippocrate et est donc un réel cas de conscience.
L'avantage est qu'elle permet à quelqu'un d'inconscient mais qui aurait émis le souhait d'abréger ses souffrances de mourir apaisé.

Je pense donc que la législation devrait s'adapter à ces situations très douloureuses, autant pour les familles que pour les malades, afin de permettre à tous de mourir dignement tout en évitant les abus.
Dans un premier temps elle pourrait reconnaitre le droit à chacun de disposer des moyens d'abréger ses souffrances lorsqu'un conseil de médecins a statué le caractère irrémédiable de la maladie. Le malade aurait donc à disposition les moyens de sa propre mort.
Dans un second temps si le patient est dans l'incapacité de mettre lui même fin à ses jours, dans l'idéal il faudrait qu'il ait auparavant signé une décharge / autorisation qui permette à une personne compétente de mettre fin activement à ses jours. Le vrai problème est pour moi, lorsque le patient n'a pas émis de souhait particulier. Dans ces cas là, je suis pour que ses proches et à l'unanimité prennent la décision.

après je peux te dire que chez moi, en suisse, le suicide assisté est possible. Si tu veux te renseigner un peu plus sur le sujet la radio télévision suisse romande avait fait il y a quelques mois un reportage bouleversant (âme sensible s'abstenir), malheureusement je suis le premier à le déplorer il n'y a pas que des français qui cherchent des avantages fiscaux qui viennent en Suisse, il y aussi ceux qui cherchent à mourir dignement :
http://www.rts.ch/emissions/temps-present/sante/2867405-dignitas-la-mort-sur-ordonnance.html

Bien à toi,
Jean
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Message  Kapok Mar 24 Juil - 21:37

Bigre, Jeanonono, t'aurais pu prévenir que ton reportage était high level en glauquitude, j'arrive plus à me faire sortir ça de la tête o.O
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Message  Bénédicte Mar 24 Juil - 22:58

Intéressant mais peu joyeux en effet...

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Message  Bénédicte Mer 25 Juil - 1:05

Michèle Causse me hante ; décider de l'heure de sa mort, se penser à ce point maître de sa vie et donc renoncer à cette dernière aux motifs de douleurs physiques et morales qui imposent de se voir progressivement dépérir m'apparaissent cependant comme totalement étrangers. Refuser la souffrance à ce prix n'est qu'avancer l'issue qui nous incombera tous bien assez vite. La philosophie d’Épicure (la classique lettre à Ménécée notamment -qui dit par ailleurs qu'il n'y a rien à craindre de la mort) me semble parfaitement contredire ses arguments, qui relèveraient presque de l'égoïsme, de l'orgueil, de la lâcheté, en tout cas de la non-acceptation de la vie dans toute son entité. J'irais jusqu'à dire que c'est non seulement un suicide plus qu'une euthanasie (et là chacun est libre de décider de son corps), mais également à la limite de l'indécence de demander l'euthanasie dans ces conditions quand d'autres donneraient tout pour être à sa place et profiter encore un peu chaque jour de leur entourage, même en se sentant profondément affectés par de multiples peines doublées de soins intensifs. Et la médiatisation de sa mort est des plus détestables.

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Message  jeannono Mer 25 Juil - 8:09

J'ai bien dit "âmes sensibles s'abstenir ! " je pensais que c'était suffisant Smile
Si je suis en partie d'accord avec toi Bénédicte, je ne pense pas qu'Epicure refuse catégoriquement le suicide, au contraire il le définit comme sortie ultime digne lorsque la souffrance est inéluctable.
Puis j'aimerais te répondre sur la médiatisation de la mort de Michèle Causse. Je n'aime pas la télévision spectacle, je n'aime pas le sensationnel. Cependant, je crois aussi au devoir d'informer les citoyens sur les réalités d'une situation. Le suicide assisté est un sujet qui fait débat en Suisse, où il est autorisé, la télévision suisse romande tourne de fait ce reportage pour livrer tous les tenants et aboutissants.
De fait la manière avec laquelle ce reportage est filmée, exceptionnelle, je te l'accorde, me semble être parfaitement adaptée au sujet. Il n'est jamais facile de voir quelqu'un mourir, c'est troublant et inhabituel à la télévision ( j'entends réellement), cependant la finalité du débat c'est bien cela : la mort d'un individu.
Sujet sérieux, sujet difficile, c'est justement pour cette raison que de légères paroles en l'air n'apportent rien, alors que la vision de la finalité du débat permet immédiatement d'en comprendre l'enjeu,
Bien à vous
jeannono
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Message  Psychose Mer 25 Juil - 11:50

Un reportage très émouvant, merci jeannono. Michèle Causse est une grande femme. L'interprétation épicurienne du suicide assisté est bien plus complexe qu'un simple accord ou désaccord en vertu de principes faciles à interpréter, contrairement à ce que tu évoques, Bénédicte -- même si j'ai un profond respect pour ton opinion en tant qu'opinion et en tant qu'il s'agit de la tienne. Le tetrapharmakos d'Épicure peut se formuler ainsi (cette forme n'étant pas présente dans la Lettre à Ménécée, mais figurant comme la synthèse d'une partie de son contenu dans un manuscrit de Philodème de Gadara) :
Les dieux ne sont pas à craindre
La mort n'est pas à redouter
Le bien facile à acquérir
Le mal facile à supporter

Invoquer le principe selon lequel la mort n'est pas à craindre défend justement la pratique du suicide assisté. En effet, il ne faut pas confondre, dans ce principe, la mort, événement après lequel le sujet est dépossédé de son corps et donc de toute sensation (ou état qui suit cet événement), avec le processus de souffrance qui précède la mort. Si la mort n'est pas à redouter c'est justement parce qu'elle n'est rien puisque nul n'est contemporain de sa propre mort. Cela ne signifie pas pour autant que les peines de la vie avant la mort ne sont pas à craindre. Michèle Causse ne redoute pas la mort, justement elle y court volontiers ; ce qu'elle ne peut supporter, c'est son état vivant avant cette mort désirée. Rien n'impose de traverser les épreuves vaines et difficiles que sont les souffrances physiques et, comme tu le dis, morales, dès lors que le suicide est une option. Si cette issue incombe à tous, pourquoi la retarder d'une durée qui n'est que peine et souffrance ?

La difficulté du tetrapharmakon ne se trouve donc pas au deuxième point par rapport à la question du suicide assisté. En réalité c'est le quatrième point qui pose problème. Comprenons, dans le système épicurien, que la douleur est un mal, parce que ce qui est nous désagréable est un mal en vertu de ceci que la nature nous indique par le plaisir et le déplaisir ce qui est bon pour nous et ce qui est mauvais pour nous, et la douleur nous est désagréable. Il est dit dans le tetrapharmakos non que le mal est facile à éviter, mais qu'il est facile à supporter ; or le suicide assisté consiste à éviter le mal, non à le supporter. On peut essayer de se référer au troisième point pour procéder par la négation, mais rien n'indique que la vie est un bien, spécialement si la vie est douloureuse. Que le bien soit facile à acquérir me paraît justement en faveur de la pratique du suicide assisté, puisque, en tant que suppression du mal, le suicide assisté est un bien, et, puisqu'il s'agit d'une issue facile (du moins pour Michèle Causse, puisque c'est pour elle une démonstration de lâcheté), ce troisième point du tetrapharmakon est confirmé. Mais c'est effectuer un grand saut théorique que d'affirmer cela, et le problème n'est pas résolu pour autant.

Si la médiatisation du suicide de Michèle Causse lui avait été imposé, il aurait été absolument inacceptable d'un point de vue moral. Mais (même si personne ne pourra le confirmer), cette médiatisation semble avoir été un choix de sa part. Il faut alors comprendre que, en montrant sa décision et le déroulement qui aura mené à ses conséquences, en prenant la parole et en s'affirmant au nom de toutes les personnes pour qui le suicide assisté est ou a été une décision, Michèle Causse s'engage politiquement et souhaite subvertir cette idée selon laquelle la vie est nécessairement un bien et la mort nécessairement un mal, afin de faire basculer les préjugés et venir en aide aux personnes qui souhaitent opter pour le suicide assisté ou l'euthanasie ; engagement qui a marqué l'intégralité de sa vie professionnelle puisqu'elle a milité pour les droits des personnes lesbiennes et a tenté de faire valoir leur place dans une perspective sociale.

Merci, merci entre autres pour vos participations ; sur un sujet tel que celui-ci vos réponses sont d'une richesse précieuse.

Bénédicte, j'aime ton prénom.

Psychose.


Dernière édition par Psychose le Dim 2 Sep - 18:43, édité 3 fois
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Message  Bénédicte Mer 25 Juil - 12:38

Toutes mes excuses pour Epicure, mon imposture philosophique est ponctuellement régulièrement démasquée... J'ai réagi sans doute trop vite et mal : ce n'est pas tant le geste que je condamne (bien que je ne crois pas, aujourd'hui, y avoir recours un jour, mais qui sait... Peut-être que l'amour de la vie est justement la première des causes du suicide assisté) mais sa personnalité qui, je l'avoue, très subjectivement, m'a semblé donner une image de l'euthanasie un peu trop "aseptisée" -je ne trouve pas d'adjectif adéquat- et qui, il me semble, ne correspond pas à la majorité des cas (des comas profonds, des cancers en phase terminale... peu "photogéniques") Je ne remets par ailleurs absolument pas en cause l'engagement qu'elle a mené tout au long de sa vie, et s'il faut considérer cet acte comme son dernier combat, pourquoi pas, mais je ne pense pas souhaitable que ce genre d'euthanasie filmée devienne plus que marginale.
(Merci beaucoup, Psychose)

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Message  Lou. Jeu 26 Juil - 20:32

Il est vrai qu'évoquer tout ce qui concerne le choix de sa propre mort est toujours un peu délicat...
Je ne peux répondre longuement à ce problème n'ayant que peu de connaissances sur thème, la mort est un sujet qui m'intéresse peu contrairement à la vie!
Je pense néanmoins que le sujet est difficile, rien qu'à cause de la distinction entre mort clinique et mort cérébrale.
Il est difficile de se mettre à la place de ces personnes agonisant sur leur lit de mort, mais je pense que la situation où nous souffrons terriblement sans que nous puissions y faire quelque chose est la chose la plus atroce existe ; parce que non seulement nous souffrons physiquement, mais aussi moralement, étant très rabaissé par cette situation.
En effet je pense que lorsque nous nous voyons souffrir de telle manière, sans pouvoir faire quelque chose pour essayer d'y remédier est quelque chose d'humiliant, et nous ne pouvons que ressentir du dégoût envers ce que l'on est à ce moment, un être non seulement dépendant des choses qui nous avoisinent, mais qui en plus ne peuvent nous aider. Qui-plus-est, nous savons à ce moment là que la seule issue possible est la mort, et notre condition d'Homme mourant (malgré son intelligence "supérieure" comme le pensent certains à tort..) est révélée au grand jour.
Je pense que cette souffrance morale qui ne peut être décrite en vérité, si forte et quasi-insurmontable à mon goût et que ressentent ces personnes au chevet de leur mort est ce qui me pousse à être favorable au suicide assisté, puisque la personne étant consciente de sa situation, elle sait parfaitement ce à quoi conduit la mort.
A quoi sert une souffrance atroce si elle conduit à l'issue que nous propose le suicide assisté?

Cependant, je pense tout de même qu'une aide à la mort cérébrale est préférable à celle à la mort clinique dans le sens que la chose insupportable pour les personnes en état de souffrance est non la douleur physique (même si elle est atroce) mais la souffrance morale car c'est surtout elle qui rend compte de notre situation et augmente considérablement la douleur; et je pense que si notre cerveau n'est plus du tout actif, nous ne ressentirions plus, ou beaucoup moins cette douleur.. Je peux donner une raison peut-être simpliste qui est le fait que nous ressentons tous différemment la douleur, car (détrompez-moi si vous le pouvez) le cerveau a une aire dédiée à la douleur qui nous permet de dire que l'on a mal. Donc en état d'absence neurologique, aucune distinction entre le plaisir et la douleur n'est possible.

Aussi, je pense en mon for-intérieur comme Bénédicte que l'on ne peut abréger une vie toute entière alors qu'il est possible de vivre encore, même si cette vie est tout simplement inutile.
Il est donc compliqué pour moi de concevoir le fait que quelqu'un peut ôter la vie d'un autre, même si celle-ci est d'accord. C'est pour cela que le suicide assisté paraît être un moyen de substitution.

Néanmoins, pour les personnes non-conscientes de leur situation.. C'est plus compliqué, et je ne pense pas que l'on doive réduire leur condition encore en les euthanasiant, même si on peut dire que "on euthanasie les animaux, alors pourquoi pas nous?" Il est vrai que les animaux ne sont pas conscients de la mort. Mais ils sont conscients de leur douleur. Tandis que lorsqu'un humain n'est pas conscient, il ne conçoit pas la douleur de la même façon que nous. Nous ne savons pas véritablement ce qu'il ressent, je pense lorsqu'on est sur le point s'euthanasier une personne.
Ainsi, mon avis est plus ou moins partagé vis-à-vis de cette action.
Je pense néanmoins qu'un appel à un tiers spécialiste pourrait plus facilement avoir une idée de la situation du malade non-conscient. Cependant je ne peux pas dire si c'est suffisant. Peut-être que tout comme la carte de donneur d'organes, la présence d'un papier, ou de quelque chose d'officiel indiquant l'avis de cette personne sur le sujet peut être le bienvenu (je crois que quelqu'un a mentionné l'idée...).

Voici mon avis. Comme je le disais, la mort est un sujet délicat. Je ne sais pas si j'ai raison ou tort, mais je crois qu'il est important d'en parler.
C'est pour cela que je te remercie, Psychose, pour ce post.

Au plaisir.


Lou.
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